• Le teint entre en scène

    Blogbeaute12.com a souhaité soutenir cette exposition "Le teint entre en scène" et de ce fait, vous lirez sur mon blog plusieurs posts qui lui sont consacrés. Ils demeureront quelques temps en première page. Ensuite, blogbeaute12.com reprendra son cours avec l’actualité des nouveautés cosmétique.
    Blogbeaute12 tient à souligner que toutes les informations sont extraites du magnifique livre  « Le Teint entre en scène »  et « Eloge du Teint » d’Anne Camilli & Jean-Marie Martin-Hattemberg, Editions Gourcuff Gradenigo. Un livre que je recommande vivement.

    Préambule

    Quel étrange titre pour une exposition ! Voilà que le teint se fait acteur, qu’il détient le rôle principal dans un décor riche d’histoire : les musées Gadagne, musée d’histoire de la ville de Lyon, et le musée des marionnettes du monde.

    Mais pourquoi donc une telle association ? « Parce que le maquillage est un héritage du théâtre et du théâtre de marionnettes. Oui, jadis on maquillait les masques avant de maquiller les visages » précise Maria Anne Privat Savigny, Conservateur en chef du patrimoine et Directrice des musées Gadagne.  

     Mesdames, Messieurs, bienvenue dans cette mise en scène !

    Acteur principal : le teint
    Le teint ? Une image ? Le reflet de notre être intérieur ? Une manifestation de notre état de santé ? Un baromètre à émotions ? Un réceptacle des influences macro et microcosmiques ? Une indication de rang social ? Un symbole culturel ?
    Et comment « faire un teint » ? Comment rendre un teint en peinture par exemple ? 
    Lieu : Musées Gadagne, Lyon, « capitale européenne » de la dermocosmétologie.

    Date : du 7 février au 10 mars 2013

    Sur une idée d’Anne Camilli et Jean-Marie Martin-Hattemberg, commissaires de nombreuses expositions ayant connu un franc succès en France mais aussi en Asie, à Hong Kong et Macao.
    Avec des partenaires exceptionnels :
    Guerlain, Givaudan, Gattefossé, Alpol, CED, Greentouch, Grand Lyon, LVMH, HCP, Namasté communication, Make Up Paris, Miyoshi Europe, SCD, RFM, Sicobel, Strand cosmetics europe et l’imprimerie Brailly.

     Tap tap tap, le brigadier frappe les trois coups sur le plancher, silence ! Le teint entre en scène…

     Acte I : Fin XVIIème XVIIIème siècle, et si on se fiait aux apparences…

    Le Siècle des Lumières se dresse, flamboyant, drapé de Dame Coquetterie : il convient de se farder, d’exhiber son rang. L’artifice et la démesure règnent. Le corps est théâtre et il le célèbre. Le culte de l’orgie et de la duplicité se prélassent sur l’autel de la luxure. Tout est maquillage : corps et visages avec une couleur « maîtresse » : le rouge, symbole de la sensualité. Mais n’oublions pas le bleu qui sculpte les veines (quitte à être un aristocrate, autant le faire savoir !)
    L’ère est à  la jouissance. Amants et maîtresses savourent les plaisirs de la chair, les accessoires illustrant cette devise abondent. 
    La boîte à fard et à mouches en ivoire (XVIIIème siècle) fait mouche. Cette « coquetterie », ce faux grain de beauté employé pour faire ressortir la blancheur du teint et dissimuler les imperfections, orchestre le langage de l’amour. Passionnée près de l’œil, friponne sous la lèvre, effrontée sur le nez, majestueuse sur le front, galante sur la joue, enjouée sur une ride, généreuse sur la poitrine, discrète sur le menton, ou baiseuse au coin de la bouche. Honneur au marivaudage !
    Le coffret à fard en porcelaine de Nast agrémente les coiffeuses de ces dames.
    La poudre envahit chevelures et perruques, la poudre a ses fragrances : jasmin, fleur d’oranger, iris…Les coiffures poudrées, bourrées de coussins, piquées de fleurs et de plumes sont montées en échafaudage sur le chef pour atteindre de tel sommet que les femmes doivent pencher la tête par la portière, ne pouvant tenir dans le carrosse les transportant.

    Les parfums dont on abuse (Voltaire et Rousseau ont d’ailleurs décrite la Cour de Louis XV comme la « Cour Parfumée », il convient de porter un parfum différent à chaque moment de la journée !) sont dans des flacons qui doivent être protégés lors de leur transport. C’est à ce moment qu’entrent en scène les caves et les flaconniers : coffrets de bois de rose ou de laque, enveloppé de galuchat. Et que dire du nécessaire de poche, petit objet raffiné en or émaillé, jaspe ou écailles incrustée d’un semis d’étoile d’or. Son intérieur doublé de soie et de velours contient un ou deux flacons miniatures et de petits ustensiles : pince à épiler, couteau pliant…Mais il existe aussi de grands nécessaires recevant en plus des flacons, un service à thé, des chocolats qui peuvent vous trahir : n’est-ce pas celui là même que voulut emporter Marie Antoinette ? En effet, à la veille de sa fuite de Varennes, très attaché à cet ustensile, elle voulut le faire partir en avance ce qui éveilla les soupçons de sa femme de chambre qui avertit les révolutionnaires. Oui, que serait l’Histoire sans grand nécessaire ?

    Que dire de la vinaigrette salvatrice, cette petite boîte d’or ou d’argent de formes variées ? A l’intérieur une grille articulée sur de fines charnières maintient en place un morceau de coton imbibé de vinaigre aromatique dont le but est de remettre sur pieds ces dames sujettes aux vapeurs. Et oui, à force d’être « bridées » dans des corsets…

    Saluons Marguerite Montansier qui donna naissance à la maison Dorin et admirons leurs poudriers, leurs étuis à rouges à lèvres : sublimes !

    Puis, le rouge se répand partout…et ce n’est plus du maquillage, c’est le sang de la Révolution qui se répand.  

    Adieu perruques échafaudées, adieu rouge et bleu, tiens le coche aurait-il pris la mouche ?

    (Photos : Musées Gadagne : en haut à gauche : Guerlain Poudre aux ballons, 1918. En bas à droite : Boîte à poudre en écaille à décor en réserve d'une miniature, 1780)

    La suite, c'est par ici  bas les masques


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